«On peut survivre sans les médias»
Pour ou contre l’aide aux médias? La campagne est lancée. Réponse le 13 février. Le projet prévoit d’augmenter de 151 millions de francs par an le soutien de la Confédération à cette branche, en partie pour une durée de sept ans. Cela ne plaît pas à Thomas Minder, membre du comité du «non». Alors que ce dernier présentait ses arguments hier à Berne, le conseiller aux Etats (indépendant, SH) nous a accordé une interview.
Les initiants contre la nouvelle loi de soutien financier aux médias lancent leur campagne
Les initiants contre la nouvelle loi de soutien financier aux médias lancent leur campagne
Réactions à la vidéo secrète dévoilée de Marc Walder
Réactions à la vidéo secrète dévoilée de Marc Walder
Reportage de la Télévision suisse romande sur la vidéo secrète de Marc Walder, directeur du groupe de presse Ringier, dévoilée ce week-end.
Vérification des faits, Madame la conseillère fédérale
Vérification des faits, Madame la conseillère fédérale
Le 13 février, nous voterons sur le «train de mesures en faveur des médias», qui augmentera massivement les subventions aux médias privés. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et le président de l’association des éditeurs, Pietro Supino, affirment que les grandes quantités d’argent des contribuables bénéficieront avant tout aux petits éditeurs. Mais cet argument central des partisans est-il vrai en fait? Vérification des faits.
Le 2 décembre, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga disait à l’issue du lancement de la campagne de votation pour le train de mesures dans l’émission Echo der Zeit de la radio SRF: «Nous faisons ce projet de loi en premier lieu pour les petits et moyens éditeurs». Que peut-on penser de cette affirmation? Est-ce que les petits et moyens éditeurs sont vraiment les gagnants de la nouvelle loi sur les subventions aux médias? Nous avons vérifié les faits.
Vérification des faits relatifs à la loi sur les subventions aux médias
Edition matinale et du dimanche:
Avec le train de mesures, 40 mio doivent être versés pour la réduction de l’édition matinale et du dimanche. Mais comme la plupart des petits et moyens éditeurs ne publient ni l’une ni l’autre, ces 40 mio iront pratiquement entièrement aux quatre grands groupes médiatiques. En outre, l’actuelle réduction des taxes postales doit être relevée de 30 à 50 mio. Mais comme l’actuelle limite supérieure de 40’000 exemplaires et de 100’000 exemplaires par édition jumelle va être relevée dans le même temps, les groupes médiatiques se servent désormais aussi dans ce pot avec leurs grands tirages. Concrètement, les journaux à grand tirage seraient également soutenus de la sorte, par exemple la NZZ, le Blick ou le Tages-Anzeiger! Il ne reste alors plus grand-chose pour les petits.
Subventions en ligne:
Venons-en aux subventions directes de 30 mio dans le domaine en ligne. Celles-ci sont limitées à la promotion des médias en ligne, qui génèrent des recettes publiques. Dans la pratique, il n’existe toutefois aucune plate-forme payante exploitée par de petits et moyens éditeurs. Car de telles offres sont trop chères pour ceux-ci et leur public cible est trop limité. Aussi la plus grande partie des subventions ira ici aussi largement dans la poche des grands.
Partage des frais:
La prochaine caisse à s’ouvrir est celle du partage des frais, de laquelle jusqu’à 28 mio de francs supplémentaires doivent être distribués aux stations de TV régionales et de radio locales. Ici aussi, il n’y a pas besoin de longue justification sur la raison pour laquelle ces fonds vont également aux grands. Les petits éditeurs ne possèdent tout simplement pas de concessions correspondantes.
Autres subventions:
en fn de compte, ce sont désormais 25 mio qui sont à la disposition des médias pour des mesures générales. Le soutien des agences de presse et la formation et le perfectionnement comptent particulièrement à cet égard. Le Conseil de la presse reçoit également un soutien financier en tant qu’organisme d’autorégulation de la branche des médias. En outre, les médias électroniques seront également soutenus s’ils investissent ensemble dans des infrastructures informatiques. Toutes ces mesures ne servent pratiquement à rien voire pas du tout aux petits et moyens éditeurs. Ils ne verront pas non plus beaucoup d’argent.
La vérification des faits n’est pas concluante
Les faits sont clairs. Des 257 mio de francs en tout (sans la presse associative), qui doivent désormais être distribués annuellement, environ 70 pour cent vont directement dans la poche des quatre grands groupes médiatiques que sont le Groupe Tagesanzeiger, Ringier, CH Media et la NZZ. Si on regarde le «top 10» des éditeurs, alors ceux-ci encaissent ensemble largement plus de 80 pour cent des subventions. Face au contexte de présenter le «train de mesures en faveur des médias» comme modèle pour les petits et moyens éditeurs, la vérification des faits ne tient pas la route. En y regardant de plus près, on constate bien plus que les nouvelles subventions aux médias ne parviennent guère aux petits, mais vont au contraire en grande partie dans la poche des grands groupes médiatiques.